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Les lettres oubliées de Louise Pikovsky

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Le 22 janvier 1944 Louise Pikovsky est arrêtée et déportée avec sa famille. Avec sa famille, ils embarquent dans le convoi n°67 au départ de Drancy pour Auschwitz. Ils n’en reviendront pas. En 2010, les lettres qu’elle avait laissées à sa professeure de lettres sont retrouvées par hasard au lycée Jean-de-La-Fontaine, dans le 16e arrondissement de Paris. Sur un scénario de la journaliste Stéphanie Trouillard, le dessinateur Thibaut Lambert en a fait une bande dessinée.

Des lettres vieilles de plus de 70 ans. Christine Lerch, professeure de mathématiques, n’imaginait pas le trésor qu’elle trouverait dans une armoire en décidant de faire du rangement. À la veille de partir à la retraite, elle confie les lettres à Khalida Hatchy, du centre de documentation et d’information du lycée. Un long travail d’enquête qui la conduira en Israël !

Couverture de la bande dessinée
Louise et sa famille par Thibaut Lambert.

Une relation forte

Au cours de l’été 1942 Louise Pikovsky correspond avec Anne-Marie Malingrey. L’élève confie ses interrogations sur sa foi et ses réflexions personnelles à sa professeure de latin-grec. Louise n’évoque pas la guerre mais elle se devine à travers ses mots, comme l’épisode de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Quelques lettres suivront jusqu’à ce jour de Janvier 1944 où elle écrit ses derniers mots : « Nous sommes tous arrêtés. Je vous laisse les livres qui ne sont pas à moi et aussi quelques lettres que je voudrais retrouver si je reviens un jour. Je pense à vous, au Père et à Melle Arnold, et je vous embrasse. »

Une icône française

Dans son histoire De rose et de noir Thibaut Lambert parlait de la violence faite aux femmes. Dans Si je reviens un jour, le dessinateur traite un autre sujet aussi poignant qu’il adapte avec justesse. Par des dessins accessibles aux jeunes lecteurs, il leur permet de s’identier à Louise Pikovsky « pour comprendre ce qui s’est passé et surtout ne pas l’oublier ». Le trait de Thibaut Lambert rappelle celui d’une autre histoire autour de la Shoah : Irena. Difficile également de ne pas penser à l’autre héroïne tristement célèbre qu’est Anne Frank ou encore Lili Keller-Rosenberg.

Thibaut Lambert
Tibaut Lambert au festival À Tours de Bulles en 2020.

« En France, il n’y avait pas vraiment de figure à laquelle les adolescents qui étudient cette période de l’histoire pouvaient s’identifier », explique Stéphanie Trouillard. La journaliste, intéressée tout particulièrement par l’histoire, et notamment la Seconde Guerre mondiale, a réalisé un webdocumentaire lauréat 2018 du prix Philippe Chaffanjon.

Pour Louise Pikovsky, son seul drame fut d’être juive sous la Seconde Guerre mondiale. Elle avait à peine 16 ans lorsque sa vie a pris fin un jour d’hiver 1944 dans un camp de déportation. C’est par hasard que Christine Lerch découvre en 2010 les lettres que la jeune fille écrivait à sa professeure. Elles permettront à la journaliste Stéphanie Trouillard puis au dessinateur Thibaut Lambert de lui redonner vie soixante-dix ans plus tard. La bande dessinée Si je reviens un jour est sortie en mars 2020 aux éditions Des ronds dans l’O.

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