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Lili Keller-Rosenberg raconte l’enfer des camps

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Lili Keller-Rosenberg est une rescapée des camps de la mort. Avec sa mère et ses deux frères, elle est déportée à Ravensbrück puis à Bergen-Belsen. Et nous sommes revenus seuls raconte l’horreur de la tragédie. Aujourd’hui, la dame âgée qu’elle est devenue continue de dénoncer les atrocités auprès des scolaires pour que personne n’oublie.

« Le 15 avril 1945, dans le block 9 du camp de concentration de Bergen-Belsen en Allemagne, nous sommes allongés sur le sol dans une morbide torpeur lorsque la porte s’ouvre. Nous voyons entrer des soldats, mais nous ne sommes plus bien conscients. » (Lili Keller-Rosenberg, Et nous sommes revenus seuls)

Et nous sommes revenus seuls, Lili Keller-Rosenberg
Couverture du livre Et nous sommes revenus seuls de Lili Keller-Rosenberg.

L’arrestation et la déportation

Lorsque Lili Keller-Rosenberg est arrêtée avec ses parents et ses frères le 27 octobre 1943, à 3 heures du matin, Pétain a déjà signé l’armistice et pactisé avec les Allemands il y a plus de trois ans. « On tambourine violemment à notre porte. Papa ouvre. Plusieurs soldats – des Feldgendarmen – bottés, casqués, effrayants, pénètrent dans l’appartement, écartent tout sur leur passage, ordonnent de prendre nos papiers, nos effets. » La famille est poussée dans un camion bâché et est ensuite conduite à la prison de Loos, près de Lille, puis à Saint-Gilles en Belgique, où elle séjourne dans une prison infâme « trois jours sans manger, ni boire, ni dormir ». Le 13 décembre 1943, après un mois passé à Malines, situé entre Bruxelles et Anvers, ils sont tous conduits en Allemagne. « Des wagons à bestiaux nous attendent… Nous faisons partie du convoi ZI qui transfère papa dans le camp de concentration de Buchenwald et maman, mes frères et moi, dans celui de Ravensbrück… »

L’arrivé au camp de concentration

« Nous arrivons à l’aube, dans le fracas des cadenas que l’on déverrouille, le glissement métallique des portes des wagons qui s’ouvrent… Au loin, bientôt, de hauts murs, sinistres, surmontés de barbelés électrifiés. » Lili Keller-Rosenberg, sa mère et ses deux frères suivent alors la foule dans ce camp de Ravensbrück et arrivent dans une Waschraum – une salle de douche -, où on leur rase la tête, les aisselles et le sexe. On les force ensuite à prendre une douche « Après ça, ils reçoivent une robe rayée gris et bleu et un numéro de matricule inscrit sur un morceau de tissu que maman devra coudre sur nos robes. » Pendant quarante jours, ils sont cantonnés dans le block 12. Ils atterissent finalement dans le block 31 après avoir transité par plusieurs blocks. Ils y passeront quatorze mois. Ravensbrück est un camp de concentration destiné uniquement aux femmes. Ils seront ensuite emmenés « un matin de février 1945 » à Bergen-Belsen. Après plusieurs jours de transport dans des wagons à bestiaux, c’est l’arrivée en enfer.

« Je me souviens qu’à ce moment où nous découvrons Bergen-Belsen, maman et moi échangeons un regard, pensant toutes les deux que, cette fois, nous n’allons pas nous en sortir. Mes frères restent muets. »

Le 15 avril 1945, les soldats anglais libèrent les prisonniers, les Allemands ayant fui dans la nuit. La mère de Lili Keller-Rosenberg, souffrante, ne reverra ses enfants que quelques semaines plus tard. Le père, quant à lui, n’est jamais revenu de Buchenwald.

Et nous sommes revenus seuls fait écho à celle d’Anne Franck ou de Louise Pikovsky. Le témoignage de Lili Keller-Rosenberg raconte l’enfer qu’elle a vécu dans les camps de concentration, d’une part à Ravensbrück puis d’autre part à Bergen-Belsen. Il n’y a pas de mot pour décrire l’horreur de la Shoah. Nous avons laissé le soin aux lecteurs et aux lectrices de découvrir par eux-même son récit poignant. Aujourd’hui encore la haine revêt plusieurs visages.

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