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Le GEIPAN et les phénomènes aérospatiaux non identifiés

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En 1977, Yves Sillard, directeur du CNES, crée le GEIPAN. Son objet d’étude seront les « phénomènes aérospatiaux non identifiés », d’où l’acronyme PAN. La structure a connu quelques remaniements depuis sa création. En 2007, elle met ses archives en ligne. Depuis 2008, le GEIPAN bénéficie de la collaboration d’une vingtaine d’enquêteurs bénévoles et de celle d’une quinzaine d’experts.

« Au GEIPAN, nous préférons l’acronyme PAN pour « phénomène aérospatial non identifié » que UFO pour « objet volant non identifié ». Il désigne tous les phénomènes que leurs témoins n’ont pas pu immédiatement identifier, qu’ils soient matériels ou non. » (Xavier Passot, J’ai vu un ovni, Perceptions et réalités, 2018)

Le GEIPAN. Cet acronyme est celui du Groupe d’Étude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés. Il s’agit du service technique du CNES qui collecte des témoignages, qu’il analyse pour essayer d’en trouver l’explication. C’est une démarche scientifique, rigoureuse, qui consiste à tenter d’expliquer rationnellement des phénomènes inconnus ou insolites observés et signalés par des témoins. Par un procédé d’anonymisation et d’archivage des témoignages, le GEIPAN participe à l’information au public. Il répond également aux sollicitations des médias, assurant ainsi un rôle d’information et de pédagogie vers le grand public qui est important.

Le fonctionnement du GEIPAN

Le GEIPAN est rattaché à la Direction adjointe du Centre Spatial de Toulouse. Un comité de pilotage composé de représentants des autorités civiles et militaires du pays (gendarmerie nationale, police nationale, aviation civile, Météo-France, armée de l’air, recherche scientifique) et du CNES encadre le GEIPAN. Les enquêteurs se répartissent sur tout le territoire français. Ils participent bénévolement à l’évaluation des cas d’observation les plus complexes. Ils sont garants de l’analyse scientifique des cas. Trois agents du CNES composent l’équipe du GEIPAN : le responsable, son adjointe et une enquêtrice.

Un classement des phénomènes en quatre catégories

Le web a renforcé le rôle d’information de l’institution. La plupart des témoignages arrive par Internet, en plus des dépôts à la gendarmerie. Chaque année le Geipan reçoit ainsi environ 150 témoignages qui font l’objet d’une enquête et 500 signalements qu’il archive assez rapidement, parce que ce sont des « évidences ». Il analyse et classe les témoignages en quatre catégories, selon le degré de consistance et d’étrangeté. « A » concerne les cas expliqués, « B » les cas probablement expliqués,« C »les cas insuffisamment documentés et « D » les cas inexpliqués. Pour ces cas « D », après enquête, aucune explication satisfaisante n’est retenue. Dans tous les cas, le GEIPAN publie son enquête, son analyse et la justification de classement en catégorie.

Un fait marquant : le 5 novembre 1990

Le 5 novembre 1990, les Français aperçoivent d’étranges phénomènes dans le ciel. À partir de 19h10 des phénomènes lumineux font leur apparition. Des témoins affirment « avoir vu un engin sombre voler à basse altitude ». L’aéronef est muni de multiples lumières et vole de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est, du golfe de Gascogne à l’Alsace. Le spationaute Jean-Pierre Haigneré confirme même l’étrangeté du phénomène. Ce soir-là, la gendarmerie transmet de nombreux témoignages au SEPRA, qui a succédé au GEPAN (le « I » d’Information ne viendra que plus tard). Le 8 novembre, les conclusions tombent : il s’agit du troisième étage d’un lanceur soviétique de type Proton lancé depuis la base de Baïkonour deux jours plus tôt. Aujourd’hui encore, les conclusions ne satisfont pas tous les témoins de cet étrange phénomène.

GEIPAN
Le GEIPAN examine des dossiers comme la Rencontre du 3ème type au Pays Basque ? © Getty

Ce que n’est pas le GEIPAN

Le GEIPAN n’est ni un spécialiste des OVNI, ni un organisme de recherche sur tout ce qui a trait aux extraterrestres. Le site web rappelle qu’« on parle de Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés (PAN) et non d’OVNI. Car le terme OVNI a le double défaut de parler d’objet, alors qu’il ne s’agit pas toujours d’un objet, et surtout d’avoir une connotation de soucoupe ou extraterrestre ».

Le mot du responsable Vincent Costes

« Le Geipan, c’est avant tout un collectif constitué d’une équipe au CNES de 4 équivalents temps-plein mais aussi des 20 enquêteurs bénévoles, des 20 experts bénévoles, des institutionnels qui nous facilitent le travail et nous encadrent, quelques supports ponctuels au CNES (la communication en particulier) », conclut Vincent Costes, le nouveau responsable du GEIPAN.

Chaque année en France, on dénombre de nombreux phénomènes étranges, près de 150 par an. La gendarmerie les recueille et les transmet au GEIPAN, dont la mission consiste à les analyser et à les classer. L’arrivée d’Internet et l’ouverture des archives au public (2008) sont venues conforter le rôle d’information du GEIPAN. Pour faciliter les témoignages, la structure a mis en place un formulaire de témoignage en ligne.

Vous pouvez consulter le site web du Geipan, qui présente les résultats d’enquête. Les phénomènes classiques de méprise y sont décrits avec un soucis de pédagogie dans la rubrique « qu’ai-je vu ».

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