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Phallaina, la première bande défilée

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Le numérique et les applications mobiles de plus en plus poussées permettent à des formes d’expression classiques de proposer une nouvelle expérience immersive. La bande dessinée voit ainsi ses frontières repoussées. Elle devient immersive. En 2016, Phallaina de Marietta Ren est la première bande défilée.

L’histoire de Phallaina, c’est l’histoire d’Audrey Desmazières, une jeune fille qui souffre de crises hallucinatoires. À l’histoire se mêle la mythologie, celle des Phallainas.

Phallaina - Le Petit Reporteur
Phallaina, une bande défilée de Marietta Ren.

À l’origine, d’étranges hallucinations

Audrey, l’héroïne, souffre de crises hallucinatoires. « Ça commence progressivement. Des poissons nagent dans les airs… Puis mon champ de vision se trouble comme si l’atmosphère se liquéfiait. J’ai l’impression d’être immergée. […] Puis les baleines blanches arrivent. Immenses et blanches. » Son neurologue, le docteur Chaillet, pense qu’elle est épileptique. Ses hallucinations et ses pertes de conscience sont dues a une particularité. Audrey possède un physeter, une structure anomalique située dans le cerveau, au niveau du lobe temporal. « Il est possible que la stimulation du physeter puisse réduire votre type de pathologie », lui explique le docteur Chaillet. Cela la prédispose à l’apnée. Ainsi Audrey accepte de participer à une expérience.

Phallaina, une histoire de baleine

Necerton, le dieu des océans « trouvait que les habitants de l’Île Rouge ne l’adoraient pas assez ». En colère il leur annonce qu’il engloutira leurs villes sous les flots. Les humains prient alors Keraunos, frère de Necerton. Ne pouvant leur venir en aide sans subir le courroux de son frère, Merethys, sa femme « lui souffla au creux de l’oreille… [de leur envoyer] les baleines, […] pour enseigner aux humains l’art de nager dans les grandes houles, et de déchiffrer les courants cachés. » Les baleines se changèrent alors en humains et allèrent à la rencontrer des habitants de l’Île Rouge. « Avec le temps, humains et baleines apprennent à se connaître, à se séduire […] De leur amour naissent les Phallainas : des êtres capables de vivre sur terre et dans la mer ! » Avec le temps, les hommes oublient la malédiction de Necerton, à la différence des baleines qui finissent par abandonner enfants et compagnons et par disparaître sans laissser la moindre explication… Necerton infligea son châtiment. Les hommes honorèrent à nouveau le dieu et n’accordèrent plus de confiance aux baleines. Les Phallainas, quant à eux, « désormais prisonniers de leur métissage, décidèrent de cacher leurs origines honteuses ».

Quand le divin influe sur la recherche

Lors des phases d’exercice d’apnée, des souvenirs reviennent à Audrey. Il lui semble avoir fait de l’apnée lorsqu’elle était petite. Elle se souvient du père de Chloé, la chercheuse de Néréis, de Chloé elle-même. Les Whalemen incarnent des chercheurs fanatiques qui « ont pris une histoire écrite pour une gamine de 10 ans au pied de la lettre », explique Chloé. Cependant, en cachette, elle lit un document assez étrange : Physeter, enfin la voie vers la métamorphose. Elle supplie Audrey de participer à une dernière expérience. Au cours de celle-ci, Audrey a des hallucinations : elle voit les Phallainas. Paniquée, elle sort de la salle d’expérience. Chloé est sommée de s’expliquer. Elle avoue alors qu’elle voulait « prouver qu'[Audrey] n’est pas une Phallaina ».

L’expérience immersive, la particularité de la bande défilée

Phallaina est un « ovni » dans la bande dessinée. Il s’agit d’une histoire à scroller. Elle se veut la première « bande-défilée », selon son auteure. Le tout est ainsi composé de 1600 écrans mis bout à bout. L’histoire est fluide, les changements de plans se font naturellement. Les effets de parallaxes créent du mouvement. La sonorisation est travaillée et géosituée. Elle accompagne l’histoire. Il suffit de scroller pour faire défiler l’histoire sans à-coups. Tout est fluide, presque hypnotique, comme les hallucinations de l’héroïne. Avec des écouteurs ou une casque sur les oreilles, l’expérience est meilleure. L’ergonomie est bonne mais gare au risque de fatigue visuelle, due au fort contraste.

Est-ce qu’Audrey est le fruit d’une expérience scientifique des Whalemen ? Est-elle une descendante du peuple des Phallainas ? Au fur et à mesure que l’histoire progresse, les lecteurs découvrent des indices laissés par-ci par là. La fin lève le voile sur le mystère… Phallaina est en téléchargement libre sur Google play et l’App Store. Les lecteurs et lectrices peuvent créer plusieurs profils. Deux langues sont disponibles : le français et l’anglais.

Teaser de Phallaina de Marietta Ren.

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