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47 Cordes, l’histoire d’un amour obsessionnel

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Et si vous vouliez quelqu’un et faire tout pour l’obtenir, prendriez-vous le risque de perdre votre identité propre ? C’est le dilemme de l’héroïne de 47 Cordes de Timothé Le Boucher. Deux ans après Le Patient, le premier diptyque de ce thriller fantastique et psychologique est sorti en novembre 2021.

Dans un article de Ouest France, Timothé Le Boucher pose la question suivante pour imaginer l’histoire de son nouveau roman graphique, 47 Cordes : « Quels sont les critères qui permettent de tomber amoureux de quelqu’un ? Comment délimiter l’objet du désir amoureux ». L’amour est un sentiment ambivalent. Autant il vous transporte, autant il peut vous faire sombrer. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour que la personne aimée s’intéresse à nous ? Pour l’héroïne de 47 Cordes, le problème ne se pose pas, du moins en apparence…

47 Cordes
47 Cordes – Crédit photo : Timothé Le Boucher | Glénat.

Le loup et l’agneau

L’histoire de 47 Cordes commence sur une plage déserte. Un jeune homme vient se baigner. Une beauté froide, au port altier, l’accoste de son bateau. Elle lui demande de partir car il est sur une plage privée. S’il lui répond qu’il n’est pas sur la plage, elle lui précise que « [S]es affaires le sont ». Il se dépêche alors de regagner la plage, tandis que la marée monte. Malheur ! son ordinateur a pris l’eau et toute sa vie est dans son ordinateur. La jeune femme, visiblement sous le charme, le questionne. « Qui est-il ? Que vient-il faire ici ? » Puisqu’il ne lui répond pas, prétextant qu’il a mieux à faire, elle fouille alors ses affaires. Elle apprend ainsi qu’il est musicien, au vu des nombreuses partitions qui se trouvent dans son sac, et qu’il lit des romans, Thomas Mann à en croire l’exemplaire qu’elle déniche, et des mangas. Comme il est peiné de voir son ordinateur en panne, elle lui propose de lui en racheter un « mais en échange [il lui appartient] jusqu’à minuit ». Il refuse et part. La jeune femme se le promet, « tu finiras bien par m’appartenir, ma jolie proie ». Puis elle disparaît derrière les rochers aux commandes de son bateau. Tandis qu’il attend que la marée descende, une autre jeune femme apparaît et l’aborde, puis une autre vient s’asseoir une fois la mer retirée et encore une autre qui le dépasse à vélo sur le chemin du retour. Le jeune homme ne s’intéresse cependant pas à toutes ses femmes, qu’il repousse une à une.

La métamorphe, le harpiste et le défi

L’histoire nous fait alors arriver dans la chambre d’une jeune femme où se trouvent les habits des différentes femmes qui ont abordé auparavant Ambroise. Plutôt curieux, non ? C’est alors que sous nos yeux la jeune femme se transforme. Elle change d’apparence. Révélation, il s’agit d’une métamorphe ! Elle ne reculera devant rien pour posséder Ambroise. Lui n’a qu’une obsession, celle de se faire une place dans l’orchestre qu’il vient d’intégrer. La métamorphe va user de nombreux stratagèmes pour le suivre, l’épier, toucher ses proches, devenir son ami et faire sa connaissance… ou en faire son jouet. Nous avons tous un point faible. Pour lui, c’est celui de relever des défis. Puisqu’il est harpiste et qu’il semble aimer les défis, elle va prendre les traits d’une éminente cantatrice et lui proposer de devenir sa mécène, sa professeure et lui faire don de sa harpe. Elle la dotera des meilleures cordes. 47 cordes pour 47 défis.

Plonger dans 47 Cordes, le nouveau roman graphique de Timothé Le Boucher, c’est entrer dans un monde où le fantastique se mêle au psychologique. Difficile de ne pas voir dans l’amour que porte la métamorphe à Ambroise une sorte d’obsession. Elle est prête à tout pour lui plaire, à prendre n’importe quelle apparence pour qu’il la remarque. La question qui se pose alors est la suivante : « Après toutes ces apparences que la métamorphe pourra prendre, laquelle sera la bonne pour que le bel Ambroise ne succombe ? Et si elle l’obtient, est-ce que ce sera au détriment de sa propre personnalité, de son apparence principale ? » À travers le personnage de Giulia, la précédente favorite de la métamorphe, il est possible de deviner le sort d’Ambroise…

« En amour, le plus difficile est de rester soi-même et de ne pas porter un masque pour plaire à l’être aimé, au risque de le perdre, de s’en lasser et surtout de se perdre. »

À travers cette réflexion, c’est une question plus générale sur l’identité à laquelle Timothé Le Boucher mêle la thématique du genre, puisque la métamorphe peut prendre l’apparence d’une femme ou d’un homme. Pour rejoindre le pitch de l’éditeur qui est le suivant : « Puisque la métamorphe peut changer de forme à volonté, quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer ? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie ? » La question est de savoir si la métamorphe arrivera à se faire aimer en tant que métamorphe…

La seconde partie du thriller 47 Cordes est attendue pour fin 2022 / début 2023. Qu’est-ce qu’elle réserve à la métamorphe, à Ambroise et à ses amis ? Supsens. D’ici-là, il est possible de suivre le compte Instagram de Timothé Le Boucher.

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