Le département de l’Indre organise des visites d’entreprises. C’est ainsi que Les Petites Maries ont ouvert exceptionnellement leurs portes au public en septembre 2025. L’entreprise, créée en 1963, est réputée dans la fabrication d’ours en peluche. Après de nombreuses évolutions, elle relance sa marque depuis 2024.
La marque Les Petites Maries fait son retour après plusieurs années. Connue pour avoir créé les marionnettes de Bonne nuit les petits®, Babar ou encore Pollux, Gabrielle et Jacques Raynaud se lancent dans l’aventure de la peluche. Après bien des transformations, l’entreprise relance sa marque en 2024 grâce à l’obtention du Grand Prix de l’Espoir au salon du Made in France. La fabrication d’un ours en peluche nécessite différentes étapes réalisées entièrement en atelier. En 2024, quinze mille peluches sont sorties de l’atelier. Parmi elles, l’emblématique ourson Toinou, créé en 2007.

L’histoire de l’entreprise Les Petites Maries
En 1963, le Gabrielle et Jacques Raynaud fondent la maison Les Petites Maries. Marionnettistes à Paris, ils participent ainsi à la fabrication des marionnettes Nounours, Nicolas et Pimprenelle de Bonne nuit les petits®. Viendront ensuite Babar et Pollux. Les marionnettes étant un produit assez restreint, le couple décide alors de s’orienter vers la peluche. La société migre à Amboise et Blois pour des raisons de rapprochement familial. Dans les années 90 et 2000, leur fils Emmanuel, qui a repris le flambeau de l’entreprise, s’intéresse à la fabrication chinoise, dû à un boom de celle-ci, mêlant ainsi fabrication française et fabrication chinoise dans un même catalogue, avec des designs complètement différents. En 2015, les Établissements Blanchet Peluches ferment leurs portes en raison du départ en retraite du gérant. Pour préserver les emplois des couturières et pour éviter la perte du savoir-faire, Les Petites Maries reprennent l’entreprise. La reprise de Blanchet Peluches entraîne un nouveau déménagement de Blois à Châteauroux en 2015. Le groupe VSR, qui se spécialise dans la fabrication française, rachète l’entreprise en 2018. Parmi les entreprises du groupe, on retrouve la Compagnie Française des Crayons, un des derniers fabriquants de crayons de bois, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant reconnaît le savoir-faire rare et français en 2018.
Promouvoir le savoir-faire français
En 2018, Les Petites Maries revoient leur orientation en matière de dynamique à impulser à l’entreprise car le Made in France comporte un coût non négligeable à prendre en compte. Ainsi, tout ce qui est fabrication chinoise en série disparaît du catalogue, même si le sur-mesure chinois reste. « Dans notre catalogue, nous avons fait le pari de ne mettre en lumière que notre fabrication française. » En 2024, avec la création du site web sur lequel ne figure que les productions réalisées par les couturières au sein de l’atelier, Les Petites Maries relancent leur marque. « Il faut faire connaître au plus grand nombre que le savoir-faire français n’est pas mort. » Cette même année, l’entreprise a candidaté et a gagné le Grand Prix de l’Espoir au salon du Made in France à Paris. « Ça nous a fait un vrai coup de projecteur. »
La fabrication
Cinq étapes sont nécessaires pour la création d’une peluche. Tout d’abord vient l’étape de la conception et du développement. L’entreprise fonctionne avec une designeuse freelance qui réalise les croquis. À l’atelier, Marie-Jean, la modéliste, réalise à partir de ces dessins les gabarits en carton pour que la pièce, une fois cousue et mise en relief, obtienne sa forme définitive. « C’est tout dans sa tête. » Elle dessine donc la forme de chaque pièce qui va composer la peluche. Maëlice procède ensuite au travail de découpe des pièces grâce aux emportes pièces (gabarit métalliques) réalisés à partir de gabarits en carton. Deux types de coupe : la coupe automatique sur presse à l’aide d’une presse à pont et d’une presse à charriot. Maëlice prépare une sorte de matelas composé de plusieurs couches de tissu disposées de telle sorte que le sens du poil soit le bon une fois cousu. « Le sens du poil se fait en fonction de la caresse car un ours en peluche, ça se caresse. » C’est une donnée importante à prendre en compte. « En une seule frappe, la machine coupe huit à dix pièces identiques. » À noter que pour certains types de poils, la découpe à la main s’impose. « La difficulté, ici, repose sur le fait de devoir passer les ciseaux entre les poils afin qu’ils ne soient pas rasés ». Une fois les pièces coupées, elles sont rangées dans des bacs sur une sorte de passe-plat. Les couturières piquent sur l’envers l’intégralité de la peluche. « C’est une technique particulière au niveau de la pique. Il faut rentrer les poils à l’intérieur pour éviter que les poils ne se retrouvent dans la couture. Ainsi, une fois que l’on retourne la peluche, on ne la voit pas. » Avant, chacune faisait une seule opération. « Dans le processus de fabrication, un des chamboulements a été d’imposer la réalisation de la pièce de A à Z. » Une fois la peluche terminée, il faut pratiquer le bourrage de la peluche. « Il faut venir remplir une pièce après l’autre. » Enfin, vient la dernière étape de finition et de contrôle, avant l’envoi à l’expédition. Tous les modèles fabriqués par Les Petites Maries sont testées EN-71 : 1/2/3, norme qui répond à la sécurité des jouets. Trois critères importants sont mesurés, le test de traction, si on vient à tirer sur la peluche, le test d’inflammabilité et enfin le test de composants chimiques. À noter qu’il faut compter à peu près trente minutes pour la fabrication d’un ours complet comme le Toinou.
Plus d’informations sur le site web Les Petites Maries.