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Tchernobyl, histoire d’une catastrophe nucléaire

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L’énergie nucléaire, même si elle ne rejette pas de dioxyde de carbone, n’est pas sans danger. L’histoire nous le rappelle encore. Le 28 mars 1979 une première catastrophe est évitée de justesse à la centrale de Three Mile Island aux États-Unis en Pennsylvanie. Cependant le 26 avril 1986, la surchauffe du réacteur nucléaire n°4 de la centrale de Tchernobyl ne peut être contenue et provoque une explosion d’une gravité extrême. À ce jour, c’est la pire catastrophe que l’humanité ait connue. La ville de Prypiat située à trois kilomètres du site témoigne encore de l’ampleur de la catastrophe.

Évoquer Tchernobyl, c’est faire référence à la centrale nucléaire V.I. Lénine, située en URSS, et à la plus grave catastrophe nucléaire du XXe siècle. À l’époque, une surchauffe mène à la fusion puis à l’explosion du cœur du réacteur n°4. Lors de sa mise en service trois ans auparavant, en 1983, l’Union soviétique compte alors 46 réacteurs nucléaires en fonctionnement dans le pays. Une quinzaine, dont celui de Tchernobyl, est équipée d’un réacteur de type RBMK d’une puissance de 1 000 mégawatts.

Réacteur RBMK
La salle de rechargement au-dessus du réacteur nucléaire de type RBMK.
Crédit photo : mulderphoto.

Le réacteur RBMK

Un réacteur nucléaire de type RBMK est un réacteur à neutrons thermiques. Il utilise le graphite comme modérateur et l’eau légère bouillante comme fluide caloporteur. Son combustible est de l’oxyde d’uranium enrichi en uranium 235. Chaque assemblage combustible est contenu dans un tube de force à l’intérieur duquel circule le fluide de refroidissement. Au-dessus du réacteur une machine de rechargement permet le renouvellement du combustible de manière continue pendant l’exploitation. 200 barres absorbantes de neutrons réparties dans tout le cœur du réacteur assurent ainsi le contrôle de la réactivité. Elles sont disposées dans des tubes de forces semblables à ceux qui contiennent les assemblages combustibles.

Un enchaînement incontrolé

C’est une augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur n°4 qui provoque sa surchauffe et sa fusion. S’ensuit une montée en pression du circuit d’eau qui mène à l’explosion du réacteur et à la libération d’éléments radioactifs dans l’atmosphère à 1h23min heure locale. C’est le nuage radioactif, dont on dira à l’époque qu’il s’est arrêté aux frontières de la France. Les habitants de Prypiat, la ville la plus proche, ne sont pas mis aussitôt au courant de l’évènement et chacun continue de vaquer à ses occupations. Ce n’est que trente heures plus tard qu’ils seront évacués.

La centrale nucléaire de Tchernobyl.
Pour contenir la radioactivité du réacteur, un sarcophage a été bâti autour de la structure.
Crédit photo : Blinoff.
La grande roue de Prypiat
La grande roue abandonnée de Prypiat, considérée comme le symbole de la ville.
Crédit photo : Cavan Image.

Prypiat, la ville fantôme

Fondée en 1970, la ville de Prypiat (ou Pripiat) se situe à trois kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Véritable ville dortoire, elle hébergeait les employés de la centrale. À la veille de la catastrophe, elle comptait 49 360 habitants. Après l’explosion de la centrale, Prypiat fait partie de la zone des trente kilomètres mise en place par l’Armée soviétique pour permettre l’évacuation des populations. La grande roue a été gravement contaminée par la radioactivité. Elle n’a jamais servi et présente aujourd’hui un risque d’effondrement. Prypiat n’est plus qu’une ville fantôme. Comme Pompéi à son époque, elle est un musée à ciel ouvert témoignant de la fin de l’ère soviétique.

Sitôt l’explosion, les autorités ont essayé de contenir les émanations d’éléments radioactifs. Pour cela, il a été décidé de bâtir un sarcophage autour du réacteur. Six mois seront nécessaires à sa construction. Mais avec le temps, il menace de s’effondrer. Son manque d’étanchéité laisse filtrer les eaux de pluie qui, souillées par la radioactivité encore présente, risquent de contaminer la nappe phréatique. C’est ainsi qu’en 2007 la centrale de Tchernobyl et le consortium Novarka optent pour la construction d’un nouveau sarcophage en forme d’arche. Les travaux s’achèvent en janvier 2019. La nouvelle arche d’un poids de 36 000 tonnes recouvre le premier sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl, contenant ainsi les émanations radioactives.

L’énergie nucléaire est une énergie dite « propre » car elle n’émet aucune émission de dioxyde de carbone (CO2). Mais la date du 26 avril 1986 rappelle à l’humanité que le nucléaire n’est pas sans dangerosité. La catastrophe qui a eu lieu ce jour-là a marqué les esprits à jamais. Les retombées radioactives dues à l’explosion du réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl ont aujourd’hui encore des conséquences nocives pour la faune et la flore. Alors qu’on croyait les installations nucléaires sûres, en mars 2011, malheureusement, un accident nucléaire de plus grande importance s’est produit à Fukushima

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