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Qui a cassé Enigma ? L’histoire du déchiffrage du code

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Le Petit Reporteur vous présente Qui a cassé Enigma de Fabien Tillon, Lelio Bonaccorso et Dermot Turing. Dans cette bande dessinée paru aux éditions nouveau monde graphic en collaboration avec le Ministère des armées.

« L’intelligence d’un seul devient réseau, nodule, architecture étirée… Elle s’étend, n’a plus de frontière. Elle dépasse les cadres limités, les murs, les cloisons. Prend son envol, parmi les autres intelligences… […] pour prendre de vitesse le despote de fils et de câbles…  » ( Qui a cassé Enigma ? )

Qui a cassé Enigma

Enigma, la machine à chiffer les messages

« Cette machine électromagnétique portable, commercialisée en Allemagne depuis 1919, est une invention d’un certain Arthur Scherbius […] ingénieur spécialisé dans les moteurs asynchrones et autres turbines… » Ainsi, bien avant la Seconde Guerre mondiale, Enigma était une machine servant à chiffrer les messages secrets des Allemands. Ils l’avaient inventée pour protéger leur communications militaires. Le code était réputé indéchiffrable. « Sherbius a vendu son brevet d’abord à la marine puis, depuis peu, à l’armée de terre du gouvernement de Weimar, pour certaines de leurs transmissions… »

Le chiffrement d’Enigma

Si Enigma ressemble à une machine à écrire standard, elle s’en diffère dans le sens où il y a une seconde série de touches, munies d’une petite lampe, chacune représentant une lettre de l’alphabet, à l’endroit où on met habituellement le papier. « Lorsque l’opérateur frappe le clavier, cela déclenche un courant électrique, celui-ci circule à travers trois rotors, indépendants les uns des autres, qui provoquent à la sortie le remplacement de la lettre « en clair » par une lettre « de substitution », allumée par la petite lampe qui lui correspond… Grâce à la mobilité de chacun des rotors, le circuit emprunté est, à chaque frappe, différent. Lorsque vous tapez « R », vous obtiendrez un fois « C », une second fois « Z », une troisième fois « O », et ainsi de suite… Pour décoder, si vous disposez d’une machine similaire présentant les mêmes raccords et la même conformation, il suffit d’entrer la lettre de substitution pour que soit restituée la lettre en clair.  »

L’intelligence collective face à l’hystérie despotique

« Qu’est-ce que l’intelligence collective ? La capacité à connecter plusieurs cerveaux sur une même question. À partager, dans la passion de la recherche, une ferveur amicale, presque amoureuse, qui lie les intelligences et les cœurs. À chercher un but plus grand que soi, mais situé à hauteur de tous. Sans limites, avec respect, dans l’ouverture la plus grande. Sans esquiver aucune donnée du problème, en sachant regarder de côté, autrement, hors des lois déjà admises. C’est l’inverse de l’hystérie despotique. Le contraire de la mécanique destinée à fixer les êtres dans une règle immuable, quasi liturgique… Raide et morbide. » Le Polonais Marian Rejewski est le premier mathématicien à se pencher sur la question. Il utilise la théorie des groupes, inspirée des recherches d’Evariste Galois. Il fait ainsi apparaître des schémas de lettres qui se répètent. Le jeune mathématicien sera rejoint par des confrères. Rejewski et Zygalski prolongent leurs calculs et créent un supercalculateur. La machine est « capable de réaliser des opérations plus rapides et complexes que n’importe quelle machine ou n’importe quel esprit humain. » Ils ont alors inventé l’ancêtre de l’ordinateur. L’Histoire retient Alan Turing comme celui qui parvient à déchiffrer le code, grâce à une expédition militaire qui dérobe un Codebücher à bord d’un sous-marin allemand. « Avec le percement de l’Enigma de la marine, le code militaire allemand est tout entier à nu devant les Alliés. »

Aujourd’hui, la cybersécurité est l’affaire de tous. « L’apprentissage des questions de sécurité est un héritage très important de l’histoire d’Enigma. » Les mathématiques ont également tiré leur épingle du jeu, puisque les casseurs de codes ont utilisé les mathématiques, notamment la logique algébrique.

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